Historique

2018 : la Fédération des milieux documentaires (FMD)

En novembre 2018, lors d’une assemblée générale annuelle de l’ASTED qui a eu lieu dans le cadre du Congrès des professionnelles et professionnels de l’information (CPI), la résolution voulant que l’Association pour l’avancement des sciences et des techniques de la documentation (ASTED) change de nom et devienne la Fédération des milieux documentaires (FMD), fut adoptée à l’unanimité.

Quel est l’historique de rapprochement des associations du milieu documentaire au Québec?

Dans un premier temps, il est important de noter que l’idée de regrouper l’ensemble des associations des milieux documentaires au Québec ne date pas d’hier. C’est même un projet qui coïncide approximativement avec la naissance de l’ASTED, issue de l’ACBLF (qui tire elle-même son origine de l’ACBI, fondée en 1943).

Voir l’article sur l’historique de rapprochement (format PDF)

Quelles sont les associations membres du Conseil provisoire de la Fédération des Milieux Documentaires?

  1. Association des Bibliothécaires du Québec Library Association – (ABQLA) Lettre pour adhérer à l’ABQLA
  2. Corporation des bibliothécaires professionnels du Québec – (CBPQ) Lettre pour adhérer à la CBPQ
  3. Association professionnelle des techniciennes et techniciens du Québec – (APTDQ) Lettre pour adhérer à l’APTDQ
  4. Réseau BIBLIO du Québec
  5. Special Libraries Association-Section de l’Est du Canada – (SLA-SEC) Lettre pour adhérer à la SLA-SEC
  6. Association pour l’avancement des sciences et des techniques de la documentation – (ASTED)
  7. Association des étudiantes et des étudiants de l’École de bibliothéconomie et des sciences de l’information de l’Université de Montréal (AEEEBSI)

2016 : Présentation d’une possible transformation de l’Association au conseil d’administration de l’ASTED en 2016

Depuis quelques mois déjà, le conseil d’administration de l’ASTED réfléchit à la possibilité de transformer notre Association en regroupement d’associations et d’institutions qui prendrait la forme d’une fédération.

Voir la présentation faite au Conseil d’administration du 2 décembre 2016Projet de Fédération francophone des milieux documentaires et archivistiques

Vous le savez, ce n’est pas nouveau, cette question a fait l’objet de débats et quelques projets similaires ont été proposés, sans succès, au cours des ans. Depuis un certain temps en effet, le marché des associations s’est fragmenté : phénomène professionnel, mais aussi de société, on remarque de plus en plus une tendance à une certaine spécialisation.  Les associations se sont ainsi multipliées, et ce partout à travers le monde, avec pour conséquence bien souvent une diminution de leur membership. Déjà il y a 25 ans Gérard Mercure publiait dans la revue Argus «Y a-t-il trop d’associations en bibliothéconomie au Québec? » [1]. La question est encore d’actualité aujourd’hui.

Certains pays ont répondu en créant des associations ou fédérations «parapluie» (Canada anglophone, Pays-Bas, Allemagne, etc.) et devant cette situation, les administrateurs de l’ASTED pensent également qu’il est plus que jamais approprié de proposer la création d’une Fédération des milieux documentaires et archivistiques regroupant l’ensemble des associations et des institutions du Québec. Un comité a été créé au sein du CA (Réjean Savard, Robin Dumais, Michel Claveau et Lionel Villalonga) et a entrepris dès juin 2016 une démarche de consultation auprès des associations québécoises. Avec le résultat que toutes les associations rencontrées ont présenté le projet à leur conseil d’administration respectif, nous menant à un accord de principe pour la poursuite de nos démarches.

Ce qui séduit les futurs partenaires de cette Fédération, c’est le fait que celle-ci remplacerait l’ASTED et ne recruterait plus de membres individuels mais exclusivement des membres associatifs, institutionnels et corporatifs. Il y aurait donc moins de concurrence entre les associations, par exemple entre l’ASTED actuelle et la Corporation des bibliothécaires professionnels du Québec. De plus, la gouvernance de cette nouvelle Fédération appartiendrait entièrement à  ses partenaires associatifs et institutionnels tout en laissant une grande autonomie aux associations membres concernant leurs activités respectives. Elle pourrait, aussi, ne se réunir en congrès qu’une fois tous les deux ans – aux années paires par exemple – reprenant ainsi l’idée d’une grande rencontre des diverses professions de l’information. Cette approche permettrait aux associations membres d’organiser leur propre congrès les années impaires sans qu’il y ait concurrence entre les congrès. Les actifs de l’ASTED et toutes ses activités (dont sa maison d’édition) seraient évidemment transférés à la nouvelle Fédération. Des économies d’échelle entre les membres et des partages de services pourraient aussi être faits sous l’égide de cette fédération. Cette proposition permettrait donc de rationaliser nos actions dans le monde associatif québécois en sciences de l’information.

Les objectifs de cette future fédération seraient d’abord de favoriser la synergie et la concertation entre nos différents milieux professionnels et de parler d’une seule voix, forte et claire, quand le besoin s’en fait sentir, face aux gouvernements ou aux médias. Autre objectif important, compte tenu de ce qui est expliqué plus haut, elle créerait une plateforme permanente d’échanges entre ces diverses professions qui ont tendance à s’isoler de plus en plus les unes des autres.

Sur ce dernier point, les membres du conseil d’administration croient fermement que nous avons toujours besoin d’apprendre les uns des autres, entre bibliothécaires universitaires et publics, entre bibliothécaires spécialisés et archivistes, entre techniciens et gestionnaires de l’information, etc. Et surtout, plus que jamais nous avons besoin de nous soutenir les uns les autres devant toute attaque visant à réduire nos services, à museler notre action, et à limiter notre mission.

Si tout va bien, un comité exploratoire inter-associatif sera créé bientôt, avec pour mandat de proposer officiellement la création de la Fédération. Éventuellement, les membres de l’ASTED pourront entériner ce projet à la prochaine assemblée générale en octobre, pendant le Congrès des Professionnels de l’information. Une fois approuvé par les membres réunis en assemblée générale, il ne restera plus qu’à fonder cette Fédération des milieux documentaires et archivistiques, et à la rendre fonctionnelle, nous l’espérons dès janvier 2018.

Puisqu’il s’agit d’un changement structurel majeur dans le paysage associatif des sciences de l’information au Québec et particulièrement pour les membres de l’ASTED, notre CA s’engage à vous tenir informé des démarches en cours via nos outils de communications numériques dont notre infolettre. Vous pouvez d’ailleurs consulter ici une présentation faite au CA qui vous donne les principaux éléments du projet.

Cordialement,

Réjean Savard, président de l’ASTED

[1] Argus, 22, 2 (1993) p.4-5

1973 : L’Association pour l’avancement des sciences et des techniques de la documentation (ASTED)

Logo_ASTED

L’Association pour l’avancement des sciences et des techniques de la documentation (ASTED) a été incorporée le 1er novembre 1973. Mais cette redéfinition constituait, en fait, une nouvelle étape d’une longue évolution de la vie associative des spécialistes francophones de la documentation. Cette évolution elle-même est largement marquée par les mutations survenues dans notre profession depuis les années ’40. Tous les changements de noms, d’incorporation, de constitutions, voire de buts et d’objectifs, ne suivaient ni caprices ni modes. Ils concordaient avec une société qui elle-même se modifiait. Bien ancrée dans la société québécoise et canadienne, notre profession progressait au même rythme.

Depuis la création de l’association en 1973, plusieurs personnes ont occupé successivement le poste de président ou de présidente.

Un grand nombre de professionnels significatifs pour le développement de la profession ont, un jour ou l’autre, fait partie de l’organisation. L’ASTED reconnaît leur contribution à titre de membres honoraires.

1943 : L’Association canadienne des bibliothèques d’institutions (ACBI)

La première tentative de réunir en association les bibliothécaires franco-canadiens remonte à 1943. Nous la devons à l’initiative de la pionnière de la bibliothéconomie québécoise, Marie-Claire Daveluy, du Père Paul-Aimé Martin, c.s.c. et du Père Paul-Albert Trudeau, c.s.v. « La première association des bibliothécaires de langue française » a été fondée le 11 novembre 1943. Elle s’appelait l’Association canadienne des bibliothèques d’institutions, l’ACBI. Le premier président en fut le Père Martin, le même qui avait fondé les Éditions Fides quelques années auparavant et qui avait activement collaboré à la fondation de l’École des bibliothécaires de l’Université de Montréal.

1945 : L’Association canadienne des bibliothèques catholiques (ACBC)

Le second président fut le Père Roméo Boileau c.s.c. C’est sous son règne que l’Association changea son nom. La première association souhaitait regrouper les bibliothèques et les bibliothécaires des communautés religieuses, des bibliothèques paroissiales et des maisons d’enseignement. On désirait élargir les cadres de l’Association et accueillir toutes les bibliothèques dites « catholiques ». Et on adopta un nouveau nom : Association canadienne des bibliothèques catholiques, l’ACBC. Ce changement de constitution et de nom répondait au nouveau mandat que la nouvelle association désirait assumer. Et ce mandat coïncidait avec les idéaux que la société de l’époque véhiculait. C’est également sous la présidence du Père Boileau qu’eut lieu la première assemblée générale des membres et le premier congrès, le 1er décembre 1945.

1948 : L’Association canadienne des bibliothécaires de langue française (ACBF, ACBLF)

La deuxième étape de l’histoire de la bibliothéconomie francophone canadienne devait être brève. En effet, dès le mois d’octobre 1947, « Le comité spécial fut constitué avec mandat de travailler à la révision et à la refonte de la constitution ». Le 13 novembre 1948, la nouvelle constitution est approuvée lors d’une assemblée générale tenue à l’Université de Montréal.L’Association canadienne des bibliothèques catholiques devientl’Association canadienne des bibliothécaires de langue française, l’ACBF. En langage contemporain, on parlerait volontiers de déconfessionnalisation, même si les buts de la nouvelle association spécifiaient clairement que celle-ci devait « s’occuper des intérêts des bibliothécaires et des bibliothèques, au triple point de vue professionnel, culturel et catholique ». Et pour la première fois, un laïc est élu à la présidence, monsieur Raymond Tanghe.

ACBLF_69Ce n’est pourtant qu’en 1960, le 8 décembre, que cette association obtiendra des lettres patentes du gouvernement fédéral. Le nom de l’Association reste inchangé, mais le sigle acquiert un L et devient l’ACBLF. Cette fois, l’Association déclare poursuivre les mêmes buts et objectifs que la précédente, sauf que le caractère confessionnel catholique disparaît tout comme le qualificatif. Et alors, bon an mal an, grâce à une longue série de présidents et d’administrateurs tous plus dévoués les uns que les autres, grâce aussi à un vouloir-vivre collectif maintes fois manifesté par les membres, cette association poursuivra vaillamment son travail de promotion des bibliothèques canadiennes.

Pendant ce temps, la société québécoise et canadienne évoluait. Le Québec avait « vécu » ce qu’on a appelé sa révolution tranquille. Parallèlement, le petit monde des bibliothèques et des bibliothécaires évoluait lui aussi. « La création de la Corporation des bibliothécaires professionnels du Québec obligeait nécessairement l’ACBLF à se retirer d’un secteur important de la bibliothéconomie où elle avait joué un rôle important de suppléance et à délimiter son secteur avec plus de précision. L’arrivée sur le marché du travail d’une quantité considérable de bibliotechniciens, de spécialistes de l’audiovisuel et de l’informatique, d’une part; l’intégration dans les bibliothèques d’enseignement des différents supports de la documentation, d’autre part, exigeaient de l’ACBLF une ouverture du côté de la nouvelle bibliothéconomie et, éventuellement, un changement de nom pour que ces futurs membres puissent s’identifier à la nouvelle association. »

1973 : Association pour l’avancement des sciences et des techniques de documentation (ASTED)

Le nouveau Conseil de direction, présidé cette année-là par Marcel Hudon, décida de poursuivre cette réflexion et de créer une nouvelle Commission, chargée cette fois de réviser non seulement les objectifs mais également les structures. Présidée par Jean-Rémi Brault, elle réunissait sept autres collègues, dont Maurice Auger qui avait présidé la précédente Commission 5 et assurait ainsi un lien de continuité. Cette Commission remettait son rapport en août 1972.’ Ce rapport fut soumis à l’Assemblée générale des membres et accepté lors du congrès tenu à Québec,en novembre 1972.

Il convient de rappeler qu’une des principales recommandations de la Commission de révision des objectifs et des structures consistait à abandonner la charte fédérale de l’ACBLF, d’obtenir une charte québécoise, pour une nouvelle association qui s’appellerait dorénavant l’ASTED. C’est ce que les membres de l’Association ont accepté lors de l’Assemblée générale annuelle tenue à Québec.

Les recommandations de ce rapport acceptées, il restait à  les traduire dans la réalité. À cette fin, un groupe de travail se vit confier la tâche d’entreprendre les démarches qui pouvaient conduire à l’abandon de la charte précédente, à l’obtention d’une nouvelle charte, à la rédaction des règlements et règles administratives, à la dissolution de l’ACBLF et à la naissance de l’ASTED. En octobre 1973, les membres de l’ACBLF, réunis de nouveau en Assemblée générale, approuvaient les recommandations de ce groupe de travail.

Et le 31 décembre 1973, l’ACBLF cessait d’exister. L’ASTED, qui avait obtenu ses lettres patentes le 24 octobre 1973 et le savait fait enregistrer le 1er novembre 1973, commença d’exister légalement le 1er janvier 1974. Au terme d’une longue et complexe série de réunions, Jean-Rémi Brault était élu président de la nouvelle association.

enteteastedL’ASTED était née. Elle avait des structures, un secrétariat et surtout des membres dynamiques, compétents, ardemment désireux de faire progresser « leur » association, pour le meilleur bénéfice des bibliothèques. Les buts poursuivis par cette association et par ses membres, buts qui figurent à l’article 3 des présents règlements et règles administratives, sont toujours ceux que poursuit l’ASTED. Année après année, les conseils de direction et les conseils d’administration qui se sont succédés continuent de travailler sans relâche à l’implantation d’un réseau de bibliothèques, de centres de documentation et de centres d’information dans tous les milieux de notre société.

L’ASTED, comme toutes les associations, ne sera toujours que ce que les membres voudront qu’elle soit. Elle est et sera toujours le reflet de cette société et le résultat de la symbiose des efforts de la collectivité bibliothéconomique québécoise et canadienne.

 – Le Comité des règlements et règles administratives

Références

  • ACBLF (1971). Commission de révision des objectifs. Rappo 11, Montréal.
  • ACBLF (1972). Commission de révision des objectifs et des structures. Rapp 011, Montréal.
  • Brault, J.-R., Plouffe-Belleau, M. et Perron, H. (1973). « L’ASTED, un nouveau carrefour », dans Documentation et bibliothèques,.  XIX (4),  p. 146.
  • Chartrand, G.-A. (1973). « ASTED s’en vient » dans Nouvelles de l’ASTED, 75-76 ,  9-12.
  • Léveillé, J.-M. (1977). « Les  bibliothécaires canadiens français et leurs trente-deux ans de vie en association (ACBI-ACBLF-ASTED) » dans Livre, bibliothèque et culture québécoise; mélanges offerts à Edmond Desrochers. Montréal, ASTED, vol.ll.
  • Trudeau, P.A. (1945) « Notes historiques sur l’A.C.B.L. » dans La revue des bibliothèques, 1 (1), 4-5.
  • Trudeau, P.A. (1945) « Première assemblée générale de l’A.C.B.L. » dans La revue des bibliothèques, 1 (2), 12-14.